Il avait 57 ans, et n’imaginait sans doute pas atteindre à la célébrité posthume. Plus clochard que SDF, Michel Gigandet a vécu toute sa vie dans les rues de Montbéliard. Il est mort bêtement en tombant dans le canal au soir du vendredi 2 juillet 2010. Au soir du premier jour des Eurockéennes 2010.
Dès le samedi matin, la fréquentation du site du Pays enregistrait une hausse très nette (+ 73% en visites, + 31,8% en pages vues par rapport au samedi précédent). Et quel a été l’article le plus lu ce samedi là sur le site du Pays ? Gagné, c’est bien la disparition de Michel Gigandet.
Les internautes ont démontré que la mort d’un clochard qu’ils croisaient tous les jours les intéressaient davantage que le compte rendu d’un festival, aussi important soit-il. Même constat sur la page Facebook du Pays, les hommage au SDF ont afflué pendant plusieurs jours. Une page Facebook a été créée pour lui rendre hommage, elle compte aujourd’hui plus de 2500 fans. Il s’est même créé un groupe pour réclamer qu’une plaque soit posée à l’endroit où il est mort. Dans le même temps, les Eurockéennes suscitaient à peine quelques commentaires (peu élogieux) sur une programmation « pas assez rock ».
Pourtant, Marie-Lise Perrin, journaliste chargée de la couverture multimedia des Eurockéennes pour l’Alsace-Le Pays n’avait pas ménagé sa peine. Une page spéciale particulièrement riche qui embarquait, en plus de la remontée des articles parus dans le papier, une foule de diaporama, des vidéos et des fenêtres cover it live pour agréger le flux Twitter consacré aux Eurocks. Un travail remarquable qui n’a pas été sans résultat. La fréquentation du site du Pays, et dans une moindre mesure du site jumeau de l’Alsace, s’est maintenue plusieurs jours durant, portée cette fois par le traitement des Eurockéennes.
Rendons cependant hommage à Michel Gigandet. Lui qui chantait à tue tête (du Johnny) dans les rues de Montbéliard, il serait sans doute content de savoir qu’il a éclipsé l’un des plus importants festivals de France.